Loi logement

DPE : ce qui change en 2025

DPE 2025 : ce qui change

Mis sous les feux de l’actualité immobilière, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) se renforce en 2025. Obligatoire pour vendre ou louer un bien immobilier, le DPE est devenu au fil des années bien plus qu’un simple indicateur de la consommation énergétique d’un logement. Outil socle de la rénovation énergétique, le DPE influence le prix de vente, le montant du loyer, et même la possibilité de mettre le logement en location.

Mais l’élargissement du DPE et de ses enjeux s’est accompagné de la hausse des fraudes. Selon les chiffres officiels, 1,7 % des diagnostics sont erronés ou falsifiés. Pour mieux encadrer et fiabiliser le DPE, l’État a dévoilé en mars un plan en dix mesures, précisé par trois arrêtés publiés en juin et juillet 2025.

Quelles sont les nouvelles règles encadrant le DPE à partir de 2025 ? Comment ces outils peuvent aider les propriétaires à choisir un diagnostiqueur de confiance ?

Sommaire

Des mesures strictes pour un DPE plus fiable et rigoureux

Présenté au printemps 2025, le plan de restauration de la confiance dans le DPE se concrétise cet automne avec la publication de trois arrêtés les 16 juin, 18 juin et 28 juillet 2025. Ces nouvelles mesures placent la transparence, la rigueur et la confiance au cœur du dispositif, tout en donnant à l’État les moyens de mieux détecter et sanctionner les dérives.

Un contrôle renforcé pour prévenir les fraudes

L’État a fait du contrôle systématique l’un des piliers de la réforme 2025 du DPE. L’objectif ? Évaluer, d’ici fin 2025, quatre millions de DPE et 10 000 diagnostiqueurs. Désormais, chaque professionnel du secteur devra faire l’objet d’un contrôle au moins une fois par an.

Pour gagner en efficacité, l’État mise sur l’Intelligence Artificielle et l’analyse statistique. À partir de l’automne, le nouvel outil statistique de l’ADEME permettra une détection automatisée des anomalies et des comportements suspects : nombre anormalement élevé de diagnostics réalisés chaque jour, distances de déplacement impossibles entre deux visites, résultats incohérents… Ces alertes déclencheront des contrôles ciblés.

Bon à savoir : afin de préserver la qualité des DPE et lutter contre les « usines à diagnostics », l’arrêté du 28 juillet limite à 1 000 le nombre maximum de diagnostics qu’un professionnel peut réaliser sur douze mois glissants. Au-delà, sa certification pourra être suspendue.

Une traçabilité et une transparence accrues du DPE

Pour redonner confiance aux propriétaires, de nouvelles dispositions visent à renforcer la transparence et la rigueur des diagnostics de performance énergétique :

  • Un DPE uniquement accessible après son enregistrement officiel : à partir de l’automne 2025, pour empêcher toute pression sur le diagnostiqueur, l’étiquette de performance énergétique du logement ne sera transmise au propriétaire qu’après sa validation officielle par l’ADEME.
  • Un DPE vérifiable grâce à un QR Code : désormais, chaque DPE sera associé à un QR Code unique. Il suffira d’un scan pour permettre aux propriétaires, locataires, futurs acquéreurs et notaires d’accéder au site de l’ADEME et de vérifier en temps réel l’authenticité et la validité du DPE.
  • Une exigence de visite sur site : à partir de 2026, les diagnostiqueurs devront justifier leur présence physique dans le logement grâce à la géolocalisation. Chaque DPE devra en outre inclure des photographies horodatées des principaux éléments techniques du logement (systèmes de chauffage, vitrages, isolation…) Des inspections sur place pourront être demandées en cas de doutes ou d’anomalies détectées.

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Des diagnostiqueurs DPE mieux formés et encadrés

Pour rappel, tout diagnostiqueur doit détenir une certification délivrée par un organisme certificateur agréé par le COFRAC (Comité français d’accréditation).

À partir de l’automne 2025, les exigences de compétences se renforcent, avec un approfondissement de la formation initiale et continue et des critères de certification plus stricts :

  • Un délai maximal de 18 mois entre la formation initiale et le suivi de la certification.
  • L’élévation du niveau de connaissances à l’examen théorique, avec des questions issues d’un référentiel national, générées de manière aléatoire.
  • L’intégration d’un module complémentaire sur l’enveloppe du bâtiment à la formation avec mention (matériaux, ponts thermiques, caractéristiques de l’enveloppe, travaux d’amélioration énergétique…)
  • La surveillance tous les 10 mois (au lieu de 15 mois) des organismes certificateurs.
  • Un modèle unique d’attestation de formation, détaillé, transparent et vérifiable.

Bon à savoir : dès l’automne 2025, les propriétaires pourront vérifier via un QR Code la qualification des diagnostiqueurs immobiliers.

Des sanctions alourdies contre les dérives du DPE

Pour dissuader les tentatives de fraude, les diagnostiqueurs malhonnêtes s’exposent désormais à des sanctions plus sévères :

  • Suspension immédiate de leur certification jusqu’à 18 mois, voire 24 mois en cas de récidive.
  • Retrait de la certification avec obligation de la repasser.
  • Inscription sur une liste noire nationale, supprimant l’accès à l’annuaire public des diagnostiqueurs agréés.

Pour faciliter les signalements, une plateforme en ligne sera ouverte. Elle permettra aux propriétaires de remonter les suspicions d’erreurs et les anomalies détectées, mais aussi de contester un DPE et d’en exiger la vérification.

Pour aller plus loin dans l’encadrement de la profession, une mission parlementaire étudie depuis mars 2025 la création éventuelle d’un Ordre des diagnostiqueurs immobiliers, sur le modèle de l’ordre des avocats ou des architectes.

Les conséquences d’un DPE frauduleux

Depuis 2021, le DPE est un document juridiquement opposable. Son contenu engage directement la responsabilité du propriétaire, avec des conséquences juridiques et financières. Vous pouvez les éviter grâce aux nouveaux outils mis en place par la réforme 2025 du DPE et une sélection rigoureuse du diagnostiqueur.

Les risques juridiques et financiers d’un DPE inexact ou falsifiés

Vous êtes vendeur d’un bien immobilier ? Si la consommation énergétique du logement est plus élevée que prévue dans le DPE, l’acquéreur peut se retourner contre vous. La décision de justice peut exiger une diminution du prix de vente, voire l’annulation de la transaction.

Vous êtes bailleur d’un appartement ou d’une maison en location ? Un locataire trompé sur la performance énergétique réelle du logement peut aussi engager une action en justice contre vous. Il peut demander une réduction de loyer, des dommages et intérêts, voire la résiliation du bail. La sanction sera plus sévère si la falsification du DPE masque la véritable performance énergétique et évite son classement parmi les passoires énergétiques.

Les bonnes pratiques pour bien choisir son diagnostiqueur immobilier

Pour éviter ces mauvaises surprises, quatre réflexes permettent de choisir un diagnostiqueur compétent, certifié et digne de confiance :

  • Vérifier la certification et le QR Code : depuis le 1er juillet 2025, la création du QR Code facilite la vérification de la certification du diagnostiqueur. Celui-ci a l’obligation de vous le présenter lors de votre premier échange, ainsi que son assurance de responsabilité civile professionnelle.
  • S’informer sur la réputation du diagnostiqueur : rien de plus précieux que les retours d’expériences pour s’assurer de la fiabilité et de la rigueur d’un professionnel. Avis en ligne, réseaux sociaux et bouche-à-oreille permettront d’affiner le choix.
  • Comparer les devis en détail : le coût d’un DPE n’est pas un tarif réglementé. Chaque diagnostiqueur fait varier son prix en fonction de critères spécifiques (localisation géographique, superficie du logement, complexité du diagnostic, documents techniques existants, temps de déplacement, garanties offertes…) Un prix trop bas peut dissimuler un manque de rigueur. Il est donc conseillé de comparer plusieurs devis, avec le détail précis des prestations incluses.
  • Consulter l’annuaire national des diagnostiqueurs DPE agréés : pour plus de protection, il existe un répertoire national des professionnels agréés. Cette liste doit être fiabilisée et mise à jour sur le site de l’ADEME à l’automne 2025.
    Liste au 1ᵉʳ septembre 2025 : https://observatoire-dpe-audit.ademe.fr/trouver-un-professionnel

Pointé du doigt pour son manque de fiabilité et ses pratiques contestables, le DPE se dote en 2025 de règles plus strictes, transparentes et protectrices. L’étau se resserre autour des pratiques frauduleuses, grâce à des contrôles systématiques, une traçabilité renforcée et des sanctions dissuasives. L’objectif : restaurer la confiance des propriétaires et fiabiliser la lutte contre les passoires énergétiques.

La vigilance reste néanmoins de mise. En choisissant un diagnostiqueur certifié, réputé et transparent – et en utilisant les nouveaux outils de vérification comme le QR code et l’annuaire national de l’ADEME – chaque propriétaire peut se prémunir contre les litiges et sécuriser ses transactions immobilières.

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Julien Biscarat-Aymes

Co-fondateur de Jelouebien et responsable du contenu éditorial. Après plusieurs années passées en tant que Conseil en Gestion de Patrimoine Certifié (CGPC) au sein d'une grande compagnie d'assurance européenne, j'ai créé un cabinet indépendant avec Xavier Marchioni. Dès 2011, nous nous sommes spécialisés dans le domaine immobilier et avons décidé fin 2013 de rassembler nos connaissances pour les rendre accessibles au plus grand nombre en créant le site Jelouebien.com avec la volonté constante d'enrichir la base d'informations offertes aux utilisateurs du site.

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